Deauville : naissance d’une station balnéaire

« Née de l’engouement de l’aristocratie du début du XIXe siècle pour les bains de mer venus d’Angleterre et de la découverte de son site par des artistes à partir de 1825, la station de Trouville projeta sous le Second Empire de s’étendre sur les terrains inexploités de Deauville, sur la rive opposée de la Touques. Ces derniers furent acquis en 1859 par le docteur Olliffe qui y fonda sa propre station, mettant un terme aux rêves d’extension de Trouville. Associant à son entreprise le duc de Morny, chef de file d’un puissant groupe de banquiers parisiens, il donna naissance à un projet séparatiste ayant pour but la spéculation foncière et la recherche du profit. Pour assurer le succès de leur opération, les promoteurs fondèrent la station sur un programme double : création d’un lieu de villégiature qui soit également un carrefour commercial doté d’infrastructures portuaires et ferroviaires. Ils confièrent l’élaboration spatiale de la future cité à l’architecte parisien Desle-François Breney. Adepte des principes haussmanniens, celui-ci s’efforça de concevoir une organisation territoriale distincte, par son ordonnancement, de la cité de Trouville. Partiellement exécuté, le plan du Second Empire est encore visible, malgré les percées réalisées à la fin du XIXe siècle, les extensions successives et la formation d’une zone de lais de mer qui offre à Deauville un front de mer singulier. »

« Deauville : création et développement urbain« , un article de Didier Hébert publié en 2005 dans la revue In Situ (en ligne).

Un article passionnant pour comprendre l’importance et la diversité des acteurs qui furent impliqués dans la création de cette station balnéaire. On y prend aussi la mesure de l’attractivité du littoral français au 19ème siècle et de ses conséquences.

A l’image : Plan de Deauville-sur-Mer. Plan anonyme, 1914. Archives communales de Deauville [non coté] Phot. Inv. F. Decaëns © Inventaire général, ADAGP, 2000