Les plages et l’actualité des migrations internationales

« Des migrants au milieu des touristes, le contraste est frappant. Pourtant, ce n’est pas la première fois que des vacanciers assistent à une telle scène. En 2014, un groupe de migrants avait débarqué sur une plage naturiste des Canaries, au large des côtes du Maroc. « 

« Des migrants débarquent au milieu des vacanciers d’une plage espagnole ». Un article publié en août 2017 sur le site de France Inter.

Extraits :

En 2015, c’était l’île grecque de Kos qui était particulièrement témoin de ces arrivées au milieu des serviettes de plage. Les journalistes du magazine allemand Der Spiegel s’étaient rendus dans cinq pays d’Europe du Sud pour sonder cette rencontre : « Dans les boutiques sur la plage, ils achètent le même bateau gonflablecertains pour s’amuser, les autres comme moyen de s’enfuir. Et il y a des moments tragiques où les sacs en plastique contenant des passeports, un peu de monnaie et des chaussures arrivent près des chaises longues des touristes. Ou quand les corps sont ramenés par les vagues« , décrivait Der Spiegel.

Pour alerter les citoyens et les Etats européens sur la situation migratoire en Europe, l’association Emmaüs a publié en juillet 2017  un film intitulé « L’horreur ne prend jamais de vacances ».

En savoir plus ici sur le site d’Emmaus.

A lire pour aller plus loin : L’Odyssée d’Hakim, de Fabien Toulmé (Editions Delcourt, 2018-2020). Un récit graphique en 3 tomes, qui raconte le périple d’un réfugié de la Syrie jusqu’en France : parti de Syrie, Hakim a traversé la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et la Suisse avant d’arrive en France. Le dessinateur Fabien Toulmé en parle dans cette interview, à retrouver ici.

Euronews :
Quel message transmet « L’Odyssée d’Hakim ? »

Fabien Toulmé :
Elle ramène l’histoire des réfugiés à une échelle humaine. Les trois tomes ne proposent pas une analyse de la situation. C’est le regard d’un homme face à une situation inédite qui le pousse à aller de l’avant et à se surpasser. Son parcours ne se limite pas à la traversée de la Méditerranée, comme on nous l’a souvent montré dans les médias, c’est une lente progression. Il y a une multitude d’obstacles à surmonter dans les pays traversés (parti de Syrie, Hakim a traversé la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et la Suisse avant d’arrive en France) : les centres de rétention en Europe, le business dégoûtant autour des migrants, les mafias et tous ceux qui tentent de profiter de la détresse de ces gens. Dans cette errance, il y a aussi des moments fugaces de joies, de belles rencontres et des histoires d’amour. Hakim a rencontré sa future femme durant son périple. Ils ont d’ailleurs dû se marier dans une pizzeria car on ne loue pas de salle de cérémonie à un migrant ! Ce parcours n’est pas qu’un drame : il y a l’exil, bien sûr, mais aussi la reconstruction d’un homme.

Euronews :
Quelle est selon vous la force de cette trilogie ?

Fabien Toulmé :
Je sais très bien qu’une BD ne va pas changer la vie des réfugiés. Mais avec un crayon et un papier, on est quand même capable de faire passer des messages. Après avoir lu « L’Odyssée d’Hakim », des gens ont décidé de venir en aide aux réfugiés et d’autres ont changé leur regard sur ces personnes qu’ils croisaient dans la rue ou voyaient dormir sous un pont !
On vit dans une société ultra-connectée, mais on ne connaît parfois même pas son voisin. C’est aussi l’un des intérêts du livre : apprendre à écouter des personnes qui n’ont pas souvent la parole. En cela la BD a un pouvoir énorme : collecter des histoires et des témoignages pour retranscrire des destins fantastiques.