« Les atolls, des territoires menacés par le changement climatique global ? L’exemple de Kiribati » : un article d’Esméralda Longépée, sur le site Géoconfluences (2015).
Introduction :
En 2014, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son cinquième rapport d’évaluation. L’illustration du volume portant sur les « conséquences, l’adaptation et la vulnérabilité » met en évidence les États atolliens : des habitants de Tuvalu ont été photographiés à planter des palétuviers dans le but de développer une mangrove. Tuvalu, Kiribati, les Îles Marshall dans l’océan Pacifique et les Maldives dans l’océan Indien ont pour particularité d’être des États entièrement composés d’atolls. Les atolls sont des systèmes fragiles. Ils présentent un système de ressources terrestres limité dont les sociétés atolliennes sont fortement dépendantes. En effet, seules quelques espèces végétales se maintiennent sur des sols pauvres et alcalins, et l’eau douce est présente uniquement sous la forme de minces lentilles souterraines. En contrepartie, les ressources marines sont abondantes. Au moment où l’élévation du niveau de la mer est avérée, ces États atolliens, surtout ceux du Pacifique, cristallisent les inquiétudes en raison de l’étroitesse de leurs îles coralliennes (200 m à 1 000 m de large) et de leur faible altitude (2 à 3 m). Face à ce constat, un diagnostic simpliste est souvent réalisé : des îles de faible altitude et un niveau de la mer qui s’élève devraient amener à la disparition des pays atolliens sous les eaux dans les décennies à venir. Ce diagnostic soulève toutefois trois questions. Que sait-on réellement sur les menaces associées à l’élévation du niveau de la mer pour les pays atolliens ? Y-a-t-il des impacts avérés ? Quelles sont les options face à cette élévation ?
L’exemple de Kiribati, État équatorial du Pacifique Sud, est utilisé pour apporter des éléments de réponse à ces questions. Ce petit pays, classé selon les critères des Nations Unies dans la liste des pays les moins avancés, est sorti de l’anonymat depuis que sa souveraineté est menacée par le changement climatique. Cet article se propose de montrer comment deux aléas associés à l’élévation du niveau de la mer – la submersion marine et l’érosion des plages – affectent les atolls du pays.
Voir aussi cet article de Jean-Christophe Gay publié en 2014 dans l’Espace Géographique et intitulé « Le réchauffement climatique : l’instrumentalisation des îles« .
Résumé :
Les îles fascinent les continentaux. C’est dans ce contexte que nous analysons le débat actuel sur les conséquences du réchauffement climatique et démontrons l’instrumentalisation des petits États insulaires par une coalition hétéroclite d’experts, d’activistes, de journalistes, de célébrités ou d’hommes politiques. Le spectre de la montée du niveau de la mer et de la possible disparition de ces îles, avec son lot de « réfugiés climatiques », devient une véritable rente pour des États insulaires se posant en victime du développement dans le dessein d’obtenir des compensations. Pour terminer, nous nous focalisons sur les cas des Maldives et du Tuvalu, exemplaires d’une habile mise en scène médiatique.
Jean-Christophe Gay présentait en 2013 dans la Revue Hermès »Les îles du Pacifique dans le monde du tourisme« .
Résumé :
Bien que marginal sur le plan des flux, le tourisme contemporain doit beaucoup aux îles du Pacifique, spécialement à Hawaï, lieu incubateur des « 3 S » (sea, sand and sun). En dépit de fréquentations relativement modestes, le tourisme est devenu une activité essentielle pour la viabilité de certains micro-États océaniens et semble le seul secteur capable de réduire l’assistanat et l’émigration. Il redéfinit les identités locales et participe d’une dynamique patrimoniale.