Extraits du site de l’exposition organisée au Louvre en 2011.
Claude Gellée, dit le Lorrain, fut reconnu de son vivant comme le plus grand peintre de paysage de son temps. Dans une longue carrière, vécue pour l’essentiel à Rome, le Lorrain perfectionna une vision d’un paysage idéalisé, où l’homme vit en harmonie avec une nature sereine et abondante ; vision teintée de nostalgie de l’Arcadie du mythe. Mais les paysages du Lorrain sont ancrés dans la réalité. S’ils s’inspirent de la campagne romaine, sa lumière dorée et ses vestiges antiques, son art trouve toutefois ses racines dans la confrérie des peintres nordiques présents à Rome entre 1615 et 1635. Cette génération est la première à sortir régulièrement de l’atelier pour aller dessiner dans la nature.

L’artiste s’est livré à de nombreuses variations sur le Tibre et ses rives, ses préférences allant à la partie au nord de Rome. Ici, il a opté pour le tronçon au nord du Ponte Molle, car la tour correspond à la Torre di Quinto, une tour de défense médiévale.Claude le Lorrain a commencé ce dessin par une esquisse sommaire au graphite, avant de l’achever avec des touches très fines de lavis. Il n’a eu recours à la plume que pour les brins d’herbe au premier plan et les oiseaux dans le ciel. Si l’on regarde de plus près, on voit que le Lorrain a changé pendant son travail et qu’il a dessiné les trois arbres élancés au graphite directement à droite des figures.Claude Gellée, dit le Lorrain (1600 ou 1604/1605 – 1682)
1640-1645
Plume et encre brune, lavis brun – 24,5 cm x 39,8 cm – Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, RF 4570 – Don de la Société des Amis du Louvre en 1920.© RMN / Thierry Le Mage