Occupied

La série Occupied (Arte, 2015) imagine l’invasion de la Norvège par la Russie. L’enjeu : l’appropriation des ressources en hydrocarbures. Un scénario de fiction qui articule les thèmes clés des ressources et des conflits dans les régions de l’Arctique. 

Occupied avait suscité des réactions indignées de l’ambassadeur russe à Oslo, comme le rapporte Pierre Langlais dans un article intitulé « Occupied sur Arte : la série de politique fiction qui offusque la Russie » (Télérama, 19 novembre 2015). Extrait :

« En imaginant cette série, l’écrivain norvégien Jo Nesbø pensait interroger ses concitoyens sur leur histoire et leur passivité actuelle face aux questions politiques et sociales. Les réactions les plus vives sont pourtant venues d’ailleurs… En août dernier, l’ambassade de Russie à Oslo s’offusquait, dans un communiqué : « Il est désolant qu’en ce 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale des scénaristes, agissant comme s’ils avaient oublié les efforts héroïques de l’armée soviétique dans la libération de la Norvège, intimident les téléspectateurs norvégiens avec une menace qui n’existe pas. » Et quelques-uns des soixante-dix mille Russes installés dans le pays de s’inquiéter, dans les médias, de la stigmatisation de leur communauté. Selon Marianne Gray, la productrice d’Occupied, cette polémique a été aggravée par un timing malheureux : « Au moment même où nous débutions la production, Moscou a envahi l’Ukraine, se souvient-elle. Les événements ont transformé notre histoire, qui se voulait purement fictive, en reflet de l’actualité. »

Il faut dépasser les premiers épisodes de la série pour comprendre que tous les Russes n’y sont pas présentés comme d’inquiétants envahisseurs, et qu’Occupied ne parle pas tant d’eux que de « la réaction des Norvégiens et de toute démocratie en temps de crise », comme le soulignent en choeur Jo Nesbø et le showrunner de la série, Erik Skjoldbjærg. Un débat national a fini par éclore, mais la question de l’occupation y restait en retrait. C’est le sujet écologique, l’avenir des énergies polluantes, qui passionnait. « Le parti écologiste norvégien a soutenu la série, et a applaudi la décision de Jesper Berg », se réjouit Skjoldbjærg, avant de conclure, sourire en coin, « il a ensuite pris soin de préciser que, si une telle politique était appliquée dans la réalité, les Russes n’envahiraient pas pour autant le pays ! » ».

 

Dans la série Occupied (Okkupert en norvégien), la Norvège décide d’arrêter la production de pétrole pour se recentrer sur une nouvelle énergie renouvelable : le thorium. En réaction, la Russie envahit le pays et prend le contrôle des plateformes pétrolières offshore, pour progressivement du territoire norvégien, le tout sans résistance de la part de l’Europe qui craint pour son approvisionnement énergétique.

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