Au nord du cercle polaire, plusieurs sites sont reconnus pour leur « valeur universelle exceptionnelle » et classés au patrimoine mondial de l’UNESCO :
- Le fjord d’Ilulissat et les « terres de chasse inuites en mer et glace » d’Aasivissuit-Nipisat au Groenland
- L‘île Wrangel et le plateau de Putorana en Russie
- la région de Laponie en Suède,
- et enfin en Norvège l’art rupestre d’Alta et l’arc géodésique de Struve.
Les voici en photos ci-dessous. Les liens renvoient au site de l’UNESCO, sur lequel vous trouverez des informations plus détaillées. Les descriptions sont celles du site de l’UNESCO.
1 – Le fjord glacé d’Ilulisat est classé sur la liste du « patrimoine naturel ».

« Situé sur la côte ouest du Groenland, à 250 km au nord du cercle arctique, le fjord glacé d’Ilulissat est l’embouchure maritime de Sermeq Kujalleq, un des rares glaciers à travers lesquels la glace de l’inlandsis groenlandais atteint la mer. Sermeq Kujalleq est l’un des glaciers les plus rapides et les plus actifs du monde. Son vêlage annuel de plus de 35 km3, soit 10 % de toute la glace de vêlage (les icebergs) du Groenland, dépasse celui de tous les autres glaciers du monde en dehors de l’Antarctique. Étudié depuis plus de 250 ans, le site a permis d’enrichir notre compréhension du changement climatique et de la glaciologie de la calotte glaciaire. L’immense couche de glace associée au fracas impressionnant d’une coulée de glace rapide vêlant dans un fjord couvert d’icebergs crée un phénomène naturel spectaculaire et grandiose. »
2 – Les « terres de chasse inuites en mer et glace » d’Aasivissuit-Nipisat sont classées au titre de « paysage culturel ».

© Jens Fog Jensen, 2016
whc.unesco.org/fr/documents/165772
« Se trouvant au nord du cercle arctique, dans la partie centrale de l’ouest du Groenland, ce site contient des vestiges de 4 200 ans d’histoire humaine. Les populations ont façonné un paysage culturel fondé sur la chasse aux animaux marins et terrestres, les modes saisonniers de migration et un patrimoine culturel matériel et immatériel riche et préservé, lié notamment au climat, à la navigation ou à la médecine. Parmi les caractéristiques du bien figurent de grandes maisons d’hiver et des traces de chasse au caribou ainsi que des gisements archéologiques des cultures paléo-inuite et inuite. Ce paysage culturel est présenté au travers de sept localités importantes, de Nipisat à l’ouest à Aasivissuit près de la calotte glacière, à l’est. Il démontre la résilience des cultures humaines de cette région et leurs traditions de migrations saisonnières. »
3 – Le « Système naturel de la Réserve de l’île Wrangel » en Russie, classé au titre de patrimoine naturel.

« Situé nettement au-dessus du cercle arctique, le site comprend la montagneuse île Wrangel (7 608 km2), l’île Gerald (11 km2) et une zone maritime. Wrangel n’a pas été recouverte de glaces durant l’âge glaciaire du quaternaire, ce qui lui a permis de conserver un niveau de biodiversité exceptionnel pour cette région. L’île possède la plus vaste population de morses du Pacifique et la plus forte densité d’anciennes tanières d’ours blancs. C’est un important lieu de nourrissage pour la baleine grise, et l’endroit le plus septentrional où viennent nicher 100 espèces d’oiseaux migrateurs, dont nombre sont menacées. À l’heure actuelle, 417 espèces et sous-espèces de plantes vasculaires ont été recensées sur l’île, soit deux fois plus que sur les autres territoires de la toundra arctique de taille comparable, et plus que toute autre île de l’Arctique. Certaines espèces sont dérivées de formes continentales courantes, d’autres résultent d’une hybridation récente, 23 sont endémiques. »

4 – Le plateau de Putorana en Russie, sur la liste du patrimoine naturel.

© Romanov A., 2006
whc.unesco.org/fr/documents/167607
« Ce site, qui coïncide avec la Réserve naturelle d’Etat de Putorana, se trouve dans la partie septentrionale de la Sibérie centrale, à une centaine de kilomètres au nord du cercle polaire. La partie du Plateau inscrite sur la Liste du patrimoine mondial abrite un ensemble complet d’écosystèmes arctiques et subarctiques dans une chaîne de montagnes isolée : des systèmes de taïga, de toundra, de désert et des systèmes lacustres et fluviaux d’eau froide intacts. Il est un lieu de migration de rennes sauvages, ce qui est un phénomène naturel exceptionnel, de grande ampleur et de plus en plus rare. »
5 – La région de Laponie, en Suède, patrimoine naturel et culturel.

« Dans cette région circumpolaire du nord de la Suède vivent les Samis. Elle constitue le plus vaste et l’un des derniers espaces où se pratique encore leur mode de vie ancestral fondé sur la transhumance. Chaque été, les Samis conduisent leurs immenses troupeaux de rennes vers les montagnes dans un paysage naturel jusqu’ici préservé mais désormais menacé par l’arrivée des véhicules à moteur. Les moraines et grands cours d’eau glaciaires erratiques que l’on peut voir représentent des processus géologiques historiques et en cours« .
6 – L’arc géodésique de Struve est classé sur la liste du patrimoine culturel.

L’arc de Struve est un réseau de triangulations qui s’étend de Hammerfest en Norvège jusqu’à la mer Noire et traverse 10 pays sur plus de 2 820 km. L’arc est formé par les points d’une triangulation réalisée entre 1816 et 1855 par l’astronome Friedrich Georg Wilhelm Struve et représentant la première mesure exacte d’un long segment de méridien. Cette triangulation a contribué à définir et mesurer la taille et la forme exactes de la Terre ; elle a joué un rôle essentiel dans le développement des sciences de la Terre et l’établissement de cartes topographiques précises. C’est un formidable exemple de collaboration scientifique entre chercheurs de différents pays et de coopération entre des monarques pour une cause scientifique. À l’origine, l’arc était constitué de 258 triangles principaux et de 265 points fixes principaux. Le site inscrit sur la liste comprend 34 des points fixes d’origine, avec différents marquages – trous percés dans la roche, croix en fer, cairns ou obélisques.
6 – L’art rupestre d’Alta, en Norvège, classé sur la liste du patrimoine culturel.

Les pétroglyphes du fjord d’Alta, proche du cercle arctique, conservent la trace d’un habitat qui dura à peu près de 4200 à 500 av. J.-C. Des milliers de peintures et gravures nous aident à comprendre l’environnement et l’activité humaine à l’époque préhistorique aux confins du Grand Nord.